L’architecte des Bâtiments de France, Mlle Tulasne, l’architecte en chef des Monuments historiques, M. Baptiste, le service des objets mobiliers de la direction du Patrimoine, nos délégués régionaux et plusieurs de nos correspondants s’intéressent à la réfection des toitures et à la mise en valeur d’une église XIe, d’un intérêt exceptionnel en raison de tout ce qui permet de la considérer comme le type accompli de ces anciennes églises de village qui nous révèlent tant de choses sur l’histoire de nos campagnes pendant plus d’un millénaire. Le plan de l’église est des plus simples. Celle-ci ne se distingue des anciennes maisons alentour que par ses dimensions (rectangle de 52 mètres de longueur et de 13 mètres 65 de largeur), par le petit clocher-mur à arcades placé au-dessus de la façade occidentale. La porte a été refaite vers le début du XVIIIe d’après les modèles contemporains que pouvait fournir l’architecture urbaine. Le cimetière qui entoure l’église a été soigneusement conservé et plusieurs tombes sont encore accompagnées de belles et curieuses croix de groussard. À l’intérieur, on remarque deux autels anciens accompagnés de statues et de peintures, une grille de communion et de nombreux bancs antérieurs à la Révolution qui évoquent mieux que tous les documents les timides recherches de confort d’une population paysanne. Plus précieuses encore pour l’archéologie sont les peintures murales du mur nord, dégagées et étudiées par Madame Madeleine Pré. Ces peintures qui remontent au XVe sont d’un assez bon style. En voici les scènes principales : la Lapidation de saint Étienne ; les saints Côme et Damien ; saint Georges terrassant le Démon ; saint Éloi. L’intérêt exceptionnel de l’église de Notre-Dame-des-Champs justifie l’ampleur, exceptionnelle, de la libéralité de nos conseils. (Le Maine Libre, 27 mars 2025)