Premier patrimoine de France, le patrimoine religieux l’est indiscutablement par son histoire, sa variété, son implantation dans chacun de nos territoires, même les plus reculés, par son ancrage aussi dans nos paysages… Sans aucun doute le patrimoine religieux est- il aussi le premier patrimoine de France en matière de budget alloués par l’ensemble des propriétaires publics et privés ? Pourtant, au début du XXIème siècle, le patrimoine religieux était le grand absent des politiques publiques.
L’Observatoire du patrimoine religieux est né en 2005 de ce constat et avec une vocation : partager avec le plus grand nombre la réalité de ce gigantesque musée qu’est le patrimoine religieux. Cela s’est d’abord matérialisé par une initiative : la création d’un recensement du patrimoine religieux rassemblant tous les édifices de notre pays : chapelles, églises, temples protestants, synagogues, mosquées, pagodes bouddhistes, …. Il s’agissait de rassembler.
Le postulat est que l’on puisse trouver sur un seul site l’ensemble des édifices français, toutes confessions confondues. Loin d’être achevé, ce recensement laisse imaginer que près de 100 000 édifices religieux peuplent notre pays, bien plus que les 42 000 églises paroissiales, environ, et bien plus, par exemple, que les châteaux. L’initiative de l’Observatoire est unique en France de par son aspect interreligieux et exhaustif. Très vite, l’Observatoire est confronté à des démolitions d’églises, phénomène qui donne lieu à des reportages relayés dans la presse et qui conduisent l’Observatoire à intervenir auprès des acteurs locaux et nationaux pour enrayer cette dynamique : alerter l’opinion publique, conseiller les élus locaux, interpeler les décideurs nationaux, tel allait le devenir, en complément du recensement, le quotidien des équipes, largement bénévoles, de l’Observatoire.
Le patrimoine religieux représente un enjeu important pour les citoyens, en dépit et même à cause de la loi de 1905. En effet, ce patrimoine reste largement propriété de l’Etat et des collectivités locales qui doivent en assumer les charges, de plus en plus lourdes, en mobilisant les impôts des citoyens, quel que soit le culte que ces derniers pratiquent ou ne pratiquent pas.
C’est la raison pour laquelle l’Observatoire du patrimoine religieux n’a de cesse que de faire entendre la voix singulière qui est la sienne, la voix d’une association indépendante, non cultuelle, et des centaines de bénévoles qui lui donnent vie.